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Campagne de mesures des sols en Alsace

Le 26 avril 2014, la catastrophe sanitaire de Tchernobyl entre dans sa 29ème année.

L’association  » Les Enfants de Tchernobyl «  lance en Alsace une étude scientifique en partenariat avec le laboratoire de la CRIIRAD et appelle aux soutiens.

André Paris a la mesure

En 1989, à l’initiative du Président Marcel Rudloff , le Conseil Régional d’Alsace a confié au laboratoire de la CRIIRAD la réalisation d’une étude d’ensemble sur l’état radiologique des sols alsaciens.
Espace de construction de la biomasse et de recyclage des nutriments, les sols constituent en effet, comme l’eau, un élément essentiel mais fragile, soumis aux pollutions, susceptible d’accumuler les substances toxiques comme les métaux lourds, les pesticides…
Aussi, quelques années après l’accident de Tchernobyl, a-t-il paru intéressant de dresser un état des lieux de la teneur des sols en radionucléides artificiels et de déterminer l’impact éventuel des différentes sources de pollution : essais militaires atmosphériques, rejets des installations nucléaires, accident de Tchernobyl…

Cette étude de référence, réalisée entre janvier 1990 et mars 1991, a concerné 66 communes alsaciennes, choisies afin d’assurer une couverture assez homogène des départements du Haut et du Bas-Rhin.

Ce premier travail avait un double objectif :

  • disposer d’un état des lieux de la contamination des sols en radionucléides artificiels émetteurs gamma
  • évaluer rétrospectivement l’intensité des dépôts radioactifs consécutifs à la catastrophe de Tchernobyl

La réalisation de l’étude, 4 à 5 ans après l’accident, permettait en effet d’utiliser le césium 134, encore aisément mesurable dans les sols, afin de déterminer la part respective de Tchernobyl et des essais nucléaires atmosphériques.
L’échantillonnage a été réalisé par carottage stratifié de 5 cm d’épaisseur sur une profondeur totale de 40 cm, de façon à reconstituer l’ensemble des dépôts et à déterminer la répartition verticale des radionucléides artificiels.
Deux radionucléides ont été détectés sur l’ensemble des sites : le césium 137 et le césium 134.

En 1998, à la demande du Président Adrien Zeller , le Conseil régional a souhaité disposer d’un nouvel état des lieux permettant d’actualiser les connaissances et d’évaluer les évolutions tant du point de vue des activités totales résiduelles que de la distribution des radionucléides dans le profil de sol.

L’étude de suivi a concerné 28 des 66 sites de l’étude de référence. Les prélèvements ont été effectués selon le même protocole qu’en 1990.
L’analyse des teneurs en radionucléides artificiels a été complétée par des mesures radiamétriques sur sites, par le dosage des radionucléides naturels et par des analyses chimiques destinées à déterminer si certaines caractéristiques du sol pouvaient influencer le comportement du césium.

Suite à la diffusion publique de cette seconde étude, de l’avis des élus alsaciens et de la communauté scientifique, il semblait très judicieux de poursuivre l’étude de l’évolution de la contamination radioactive de Tchernobyl dans les sols d’Alsace au bout de 10 à 15 années.
C’est l’objet de notre projet de 2014, en partenariat avec les collectivités alsaciennes et la CRIIRAD.

Pour agir là-bas dans les zones contaminées, pour aider ces populations et tout particulièrement les enfants, mais également dans une démarche pédagogique et scientifique, l’Assemblée générale des membres réunis à Limersheim a décidé de mettre en œuvre cet ambitieux projet.

Quels intérêts d’un tel projet à la fois scientifique, pédagogique et humanitaire ?

  • Nos deux départements alsaciens sont les deux seuls à bénéficier en France de telles archives scientifiques précieuses. Additionnée aux deux premières études une troisième permettra d’informer les Alsaciens mais aussi l’opinion publique nationale sur une réalité probablement méconnue : l’éventuelle contamination (ou non) en 2014 des sols d’Alsace par des éléments radioactifs expulsés de la centrale de Tchernobyl il y 28 ans.
  • Enrichir nos connaissances scientifiques et environnementales par la diffusion publique des résultats.

Diffusion des résultats