Le reportage en Russie et en Ukraine, réalisé fin mars 2011, a été une expérience humaine et médiatique très forte. Les images rapportées par le reporter-photographe de « L’Alsace » Thierry Gachon témoignent de la réalité à Tchernobyl (Ukraine) et à Novozybkov (Russie).
25 ans après la catastrophe nucléaire, ce reportage est un état des lieux mais surtout une somme d’informations pour rétablir la vérité.
Trente et une photos de taille importante (90 x 70 cm), légendées avec la journaliste Elisabeth Schulthess, constituent une exposition commune entre le journal « L’Alsace » et l’association « Les Enfants de Tchernobyl ».
Cette exposition, dont son auteur dit : Ce n’est pas de l’art, c’est du reportage. Ce n’est pas une expo militante, mais elle a pour objectif d’ouvrir les consciences est destinée à circuler.
L'exposition a déjà été présenté à :
Kaysersberg
Mulhouse
Colmar
Horbourg-Wihr
Thann
Moosch
Ungersheim
Belfort
Gérardmer
Colmar
Conseil de l'Europe - Strasbourg
Saverne
Chauny
Thaon les Vosges
Epinal
Relanges
8 � 9 millions de personnes vivent dans les zones tr�s contamin�es par le nuage de Tchernobyl, � plusieurs centaines de kilom�tres de la centrale, en Ukraine, en Bi�lorussie, en Russie.
Les 3 autres r�acteurs de la centrale de Tchernobyl ont �t� arr�t�s, le dernier en 2000. 3200 personnes surveillent les combustibles irradi�s et entretiennent les installations.
On l'appelle le Couloir d'Or : ce long corridor relie les salles de contr�le des 4 r�acteurs de cette centrale pr�vue pour �tre la plus grande d'Europe, avec 12 r�acteurs.
Mars 2011 : des ouvriers nettoient les abords de la centrale de Tchernobyl. Les balais sont rudimentaires, les masques sont en option, malgr� les poussi�res tr�s radioactives.
Serguei Utsachov, ing�nieur responsable du r�acteur n�1, mis en service en 1977 et arr�t� en 1996. En attendant son d�mant�lement, il faut surveiller les mati�res fissiles.
Apr�s la catastrophe du 26 avril 1986, le r�acteur N�4 de Tchernobyl a �t� entour� d'un sarcophage qui sera recouvert d'une enceinte de confinement estim�e � 1,5 milliard d'euros.
A la mairie de Novozybkov, ville russe contamin�e, les portraits de Dimitri Mededev, 3�me pr�sident de la F�d�ration de Russie, qui a succ�d� � Vladimir Poutine: identiques, interchangeables...
A Novozybkov, ville de 41 000 habitants qui n'ont pas �t� �vacu�s faute de moyens pour les reloger, les mamans prom�nent leurs enfants sur les places de jeux.
Ce qu'il reste des autos-tamponneuses de Pripyat, la ville id�ale du progr�s et du bonheur, construite dans les ann�es 1970 pour les travailleurs du nucl�aire.
...et la vie semble normale au centre-ville. La radioactivit� ne se voit pas, ne se sent pas. Les trottoirs sont des patinoires en hiver. Les tuyaux des r�seaux de chaleur sont a�riens.
Dans une petite maison d'un village fant�me pr�s de Tchernobyl. Les mat�riaux r�cup�rables ont �t� vendus au march� noir. La poup�e est rest�e. R�ves bris�s.
Devant la caserne de pompiers de Tchernobyl, un monument en hommage aux 28 pompiers qui se sont sacrifi�s pour tenter d'�teindre l'incendie apr�s l'explosion.
Dans le quartier le plus pauvre de Novozybkov, dans une maison de bois d�labr�e, Snejana, 8 ans, peigne sa poup�e. Une Barbie...
La grande roue de Pripyat s'est arr�t�e quand les 50 000 habitants ont �t� �vacu�s apr�s la catastrophe. Depuis janvier 2011, la ville fant�me est ouverte aux touristes.
Snejana quittera pour la premi�re fois son pays dans 4 mois : elle passera 3 semaines de vacances en Alsace, gr�ce � l'associationLes Enfants de Tchernobyl .
Katia, 8 ans, et sa maman vivent dans un tout petit logement d'un immeuble collectif : cuisine et sanitaires sont communs � 8 familles. Le b�timent est insalubre.
91 000 personnes habitaient 74 villages dans un rayon de 30 km autour de la centrale. Evacu�es entre le 1 et le 7 mai, elles n'ont plus jamais pu regagner leur maison.
Entrez ! Serguei, 10 ans, ouvre la porte de son HLM sordide comme si c'�tait un ch�teau. Le sourire g�n�reux, il ne craint pas de partager ses mis�rables conditions de vie.
Visage porcelaine, enfant sage. 40 � 80 % des enfants des zones contamin�es sont malades : cancer, leuc�mie, pathologies cardiaques ou thyro�diennes, handicap mental...
Une seule pi�ce pour les 5 membres de la famille de Serguei et des papiers peints qui se d�collent. Mais tout le monde se r�jouit : Serguei partira en France.
Dans la salle des f�tes de Novozybkov, r�union avec l'associationLes Enfants de Tchernobyl pour pr�parer le voyage. Les regards sont graves face � l'inconnu.
Anasthasia, 28 ans, attend son quatri�me enfant. Elle est contente, elle a un jardin pour y faire jouer les petits. Mais le sol, tr�s contamin�, met leur sant� en p�ril.
H�pital de Novozybkov, service de p�diatrie. Les parents �taient tout jeunes au moment de la catastrophe. Ils n'ont pas pu fuir. Leurs enfants aussi sont victimes.
L'amour maternel ne suffit pas � prot�ger de la radioactivit�. 3 semaines en Alsace, avec une nourriture propre, permet de r�duire de 20 % la contamination des enfants.
Le sol et l'eau sont contamin�s par le c�sium 137. Consigne : ne pas manger de produits de la chasse, de la p�che ou de la cueillette. Mais les pauvres n'ont pas le choix. Champignons s�ch�s et confitures de myrtilles se vendent au march�.
Salle d'attente de l'h�pital. Moyens m�dicaux d�risoires. La catstrophe est une bombe � retardement : cancers et mutations g�n�tiques risquent de toucher aussi les g�n�rations suivantes.
Il habite pr�s de la for�t, o� la radioactivit� est tr�s forte. Il y cueille des champignons, y coupe son bois, jette les cendres dans son jardin. Et ne veut pas quitter cet endroit.
Un des 830 000 liquidateurs, Grigoriy, et sa femme Nina, avec un dipl�me de l'URSS pour toute reconnaissance :"Je prie Dieu pour que cela ne se reproduise plus."
Prypiat �tait aussi appel�e Atomograd, ville de l'atome. Les panneaux de propagande sovi�tique subsistent. Les habitants ont du fuir. Certains sont morts pr�matur�ment.
H�pital de Novozybkov, service d'endocrinologie : tous les patients passent par cet appareil de mesure de la contamination interne et sont r�pertori�s dans un registre.
A l'entr�e de Prypiat, une croix orthodoxe pos�e apr�s la chute du r�gime de "l'ath�isme militant". Evocation du sacrifice humain ? Fatalisme ? R�signation ?